Liberté, liberté chérie

Publié le par Martin

La liberté guidant le peupleSi la "révolution" tunisienne a cassé une dictature, elle va aussi causer la faillite de l'idée la plus la plus grave et la plus dangereuse du monde arabe, celle qui contribue le plus aux blocages politiques et sociaux des sociétés arabes : le "tout est la faute des autres, de l'Occident en particulier".

 

Si les sociétés arabes se désespèrent, c'est la faute de l'Europe qui soutient les dictatures, c'est la faute de l'Europe qui a colonisé, de l'Europe anti-musulmane, du complot judéo-chrétien international, du capitalisme américain, etc...

 

Ce n'est pas du tout que les sociétés arabes sont dirigées par des arabes clientèlistes et corrompus, qui s'appuient sur des clans triibaux plus que sur le droit, des intellectuels faiblards qui préfèrent la collaboration que la vérité, des militaires qui pensent être la seule alternative aux islamistes, et en tous les cas un peuple qui n'a aucun droit et aucun avenir.

 

Derrière cette idée de "c'est pas ma faute", il y a un manque certain de l'esprit des Lumières, d'esprit critique et de la remise en question. Que fait la rue arabe pour changer les choses ? quel courage politique démontre-t-elle ? que font les élites artistiques, intellectuelles, économiques ?

 

Là est la leçon tunisienne, comme avant elle celles des révolutions américaines, françaises, russes et j'en passe. L'alliance objective du peuple et d'une partie de ses élites, au nom d'un intérêt collectif et de certaines valeurs. La jeunesse tunisienne donc, démontre que les problèmes des sociétés arabes sont moins la responsabilité de l'étranger que des lâchetés intérieures. 

 

Osez donc egyptiens, algériens, iraniens et autres, osez crier votre refus des abus et de l'archaïsme de vos dirigeants, et vous trouverez des alliés objectifs, l'armée, la bourgeoisie, les Etats voisins, l'ONU et qui sait, peut-être même les religieux, pour vous soutenir et accentuer la pression. Oui ce sera difficile, oui il y aura de la répression. Mais la liberté ne s'obtient pas sans coup férir, c'est bien là toute sa valeur.

 

Et une fois qu'elle est là, c'est une lutte quotidienne pour la faire grandir et la préserver. C'est la deuxième partie, plus longue, plus difficile car moins glorieuse, de la défense de la liberté acquise. C'est là l'échec des révoltes ukrainiennes ou iraniennes récentes, qui n'ont pu changer le système et ses valeurs.

 

 

C'est bien là le message de l'illustration de ce blog : nous sommes maîtres de notre destin, individuellement et collectivement. Le chemin vers cette liberté est semé d'embûche et nécessite de notre part le plus grand courage. Mais guidé par la vertu et épaulé par nos semblables, rien n'est impossible !

 

Et une petite chanson pour se donner du coeur à l'ouvrage... pour ceux qui aiment.

 

 

 

Publié dans Monde

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