Ben Ali Baba et les 40 voleurs

Publié le par Martin

L'une des raisons principales du rejet par le peuple de la présidence Ben Ali a été le pillage en règle de l'économie tunisienne. L'absence de justice et de mesure a fait naître un ressentiment très important contre Ben Ali. Soit il est au courant et laisse faire, ce qui prouve sa dictature ; soit il n'est pas au courant ce qui prouve qu'il est sou influence et incapable de gouverner.

 

A l'origine, la famille Ben Ali a su profiter de ses liens de parenté pour investir des champs économiques variés. Le 2nd mariage a mis dans le jeu le clan Trabelsi, composé de voyous et de voleurs en grande partie.

Le Monde propose une petit module interactif pour nous présenter certains des membres de ces 2 familles et leur patrimoine.

 

Si on regarde l'ensemble du monde arabe, ce n'est guère surprenant. En Egypte, en Lybie, en Algérie, en Palestine, en Iran, en Syrie, la situation est la même, avec un clan qui contrôle et ponctionne. Dans tous ces pays, les dirigeants arabes brillent par leur soutien à l'ancien régime Ben Ali, ou par leur silence assourdissant pour le peuple tunisien.

 

J'entends les pseudo-experts autodéclarés du monde arabe, qui n'avaient rien anticipé, rien vu, rien compris, nous expliquer qu'il est certain désormais que la vague se propage à ces Etats et renverse les pouvoirs corrompus. Selon moi, c'est une simple technique de protection (si ca arrive effectivement, ils l'auront "prévu") et non une analyse de la situation.

Le contexte tunisien est très particulier et non reproductible ailleurs je pense : jeunesse fortement éduquée et massivement au chômage; bourgeoisie spoliée et devenue hostile au régime; islam politique inexistant et culture laïque ; pression américaine pour le départ de Ben Ali au vu de l'absence de réaction française.

 

Tous ces éléments réunis n'existent dans aucun autre pays arabe. En Egypte, qui remplacera Moubarrak ? les Frères Musulmans. En Palestine, c'est le Hamas qui dirigera. En Lybie, impossible de faire bouger Khadafi à cause de son pétrole. En Algérie, le risque islamiste pousse au silence les puissances occidentales.Le Maroc et la Jordanie tiennent à leur roi et la bourgeoisie a encore intérêt à faire alliance avec lui. Bref, il n'y a pas de trainée de poudre.

 

Faute de soutiens, le risque est grand de voir revenir un régime autoritaire en lieu et place de la démocratie en Tunisie. C'est la reprise du pouvoir économique et financier par le peuple, c'est-à-dire un gouvernement légitime, qui seul consolidera la liberté chèrement acquise. De mon point de vue, il faut donc arrêter, juger et exproprier les 40 voleurs de la famille Ben Ali, leurs complices, leurs associés, et traquer leur fortune partout dans le monde.

 

C'est ce qui semble se produire pour le moment, avec les arrestations de 33 proches de Ben Ali, le gel des avoirs financiers par la France et l'UE, l'ouverture d'une enquête judiciaire en Tunisie le 19, etc.

 

Pour le moment donc, on peut encore être optimiste !

 

 

Publié dans Monde

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