La révolution écologique américaine est en marche !

Publié le par Martin

pollution seineC'est promis ! Nous les américains sommes capables de tout, du meilleur comme du pire, et nous nous adaptons à toutes les situations lorsque c'est nécessaire. 
Ce refrain ultra-optimiste nous est souvent resservi par les admirateurs des Etats-Unis. Qu'en est-il sur le plan écologique ?

Obama a promis de convertir son pays à un comportement plus raisonnable s'agissant des rejets de CO2 dans l'atmosphère (on sait qu'il sont les plus gros pollueurs avec la Chine). Il a même identifié que les pays qui passeront à côté des technologies et des filières industrielles "vertes" (le "green business" ou "greentech") seront stratégiquement dépendants. Il a beaucoup parlé mais peu agi, et pour 2 raisons (sauf à penser qu'il ne croit pas en ce qu'il dit, ce qui reste possible...) : d'abord, le chômage, l'économie et la sécurité sont les seuls sujets de préoccupation des américains, à l'exclusion de tous les autres ; ensuite, le pays vit en pleine cohabitation au Sénat et dépend de chaque Etat dans bien des domaines de responsabilités.

Les Etats se prennent en main également tout seuls pour faire évoluer les comportements : la Californie tente de développer une "Green Valley" à coup d'exonérations fiscales, la Côte Est réglemente de plus en plus d'activités économiques au profit de la protection de l'environnement, etc.

En lisant Courrier International de cette semaine, on découvre un article du Wall Street Journal qui présente la ville de Boulder, une ville pionnière en environnement (parait-il) dans le Colorado. 100.000 habitants tous écolos et responsables, dixit tous les articles que j'avais pu lire jusqu'à présent sur cette ville. Le journal constate 4 choses :
- il faut envoyer des gens fournir et changer les ampoules à basse consommation dans chaque maison car sinon les gens ne le font pas (pas le temps...)
- les commerçants roulent en hybrides et recyclent les déchets, mais laissent la porte de leur commerce ouverte (clim à fond et 40° dehors) car sinon "les clients ne rentrent pas"
- l'énergie consommée provient en majorité d'une... centrale à charbon...
- pas de transports en communs (ni covoiturage) ni de gestion de l'eau spécifique par ailleurs..

Une ville "pionnière" qui a réussi à augmenter ses émissions de 27% depuis 1990, soit près de 2 fois plus que la moyenne des Etats-Unis !

Personnellement j'en tire plusieurs conclusions (hâtives au vu de ce seul article mais inspirées par d'autres faits).
D'abord, l'Etat seul peut imposer des orientations stratégiques suffisamment fortes pour changer les comportements (nucléaire ou transports en communs en France; éolienne et recyclage en Scandinavie pour rester dans les images d'Epinal). L'incitation et l'encouragement atteint ses limites dès que l'on touche aux investissements collectifs.
Ensuite, la carotte et le bâton sont de bons instruments pour forcer les gens à changer. Sans radars, pas de baisse de vitesse; sans amendes, pas de récolte de l'impôt; mais avec explication et solutions d'assistance ou de financements cela marche d'autant mieux.
Enfin, malgré les beaux discours, les Etats-Unis ont fait capoter Copenhague, s'acharnent à décrédibiliser le GIEC et ne réduisent pas d'un pouce leurs émissions. Il est donc urgent de reconnaître la tendance à l'isolationnisme, le conservatisme et le militarisme dans la politique américaine (donc toujours George W. Bush en partie), cachés à son corps défendant derrière la belle image d'Obama.

Publié dans Monde

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