DSK, seul à même de battre Sarkozy
Un nouveau sondage vient de sortir, montrant que seul DSK pourrait battre Sarko au second tour de la présidentielle en 2012. Je ne polémiquerai pas sur le sondage en lui-même mais sur la conclusion, à laquelle j'adhère depuis longtemps.
En effet, Sarkozy a battu la gauche grâce à deux axes :
- en droitisant le discours général que seule Ségo a pu contrecarrer en prônant l'autorité (parentale, policière, etc.) et uen certaine modernité économique.
- en incarnant la figure classique mais indispensable de l'homme d'Etat. C'est sur ce point que Ségo a perdu, en partie de sa propre faute (revirement, attitudes un peu "mystiques", etc.)
On peut supposer que le positionnement politique de Sarko restera sensiblement le même à la différence que la crise et les déficits abyssaux qui vont avec vont ajouter des éléments-clès au débat : la fiscalité et le "social" au sens les gens touchés par la crise.
Pour gagner, la gauche doit :
- incarner l'homme d'Etat (ou la femme...) pour rassurer et être légitime
- être l'homme du changement
- bénéficier d'une expertise économique et d'une image de "moderne" c'est-à-dire social-démocrate version modernisée
- être pragmatique : montrer qu'on a le courage politique et le caractère pour imposer ses idées
Et de ce point de vue, DSK incarnerait un très bon candidat (Président du FMI, ancien ministre de l'économie, trilignue allemand et anglais)... s'il s'en donne la peine ! En effet, il est très bien placé sur les 3 premiers points mais souffre de son image de dilettante parisien. Il serait peut-être inspiré de faire campagne avec Ségo ou Martine en Premier ministre :
- afficher des personnalités de terrain (Présidente de région et Marie)
- de province (Poitou-Charente et Nord)
- des femmes (image rassurante de modernité, évacuer la polémique "histoire de fesse" de son début de mandat au FMI)
- bien implantées dans le parti (notamment Martine évidemment mais également l'influence de Ségolène)
Les électeurs du centre seraient conquis, les déçus du sarkozysme (notamment les professions intermédiaires et les cadres) se laisseraient tenter, les verts, moyennant des gages (et oui, il leur en faut toujours), accepteraient de jouer le jeu, la gauche suivraient malgré ses doutes (pas assez à gauche, trop "moderne", etc.). Je pronostiquerais même un sacré score à cet attelage qui laminerait la droite !
Mais ne rêvons pas : le mandat de DSK se termine en octobre 2012. Alors comment faire campagne sans quitter le navire FMI lâchement ? Comment imposer sa candidature au sein de primaires à gauche ? Autant de questions et de manoeuvres qui sont cruciales pour Dominique, et pour le moment sans doute insolubles. D'où le sondage et les interviews de Moscovici (un de ses proches) et d'autres pour lancer le sujet et tâter le terrain...