Pourquoi la question de l'explosion de la zone euro se pose-t-elle maintenant ?

Publié le par Martin

l-euro.jpgAngela Merkel a diffusé aujourd'hui sur le site Internet de la chancellerie un communiqué. En voici des extraits repris par Les Echos.

[La chancelière Angela Merkel craint que "l'euro traverse dans les prochaines années une phase très difficile", la crise financière grecque suscitant des inquiétudes pour la cohésion des pays de la zone euro, dans un discours rendu public jeudi.
"Comment allons-nous respecter le Pacte de stabilité? L'exemple grec pourrait nous apporter de fortes, très fortes contraintes", a estimé la chancelière, qui se dit "préoccupée" pour la discipline budgétaire en zone euro.
"Qui va dire au Parlement grec qu'il est prié de faire une nouvelle réforme des retraites? Je ne sais pas si l'on apprécierait beaucoup là-bas que l'Allemagne dicte des ordres. Le Parlement allemand lui ne serait certainement pas ravi si la Grèce le faisait pour nous. En ce sens, l'euro traversera dans les prochaines années une phase très difficile", selon ce texte mis en ligne sur le site internet de la chancellerie allemande.]

Au même moment, Jean-Claude Trichet répète qu'il n'est pas question de remettre en cause la monnaie unique, puisque ce ne serait un avantage ni pour la Grèce, qui se retrouverait avec une monnaie en chute libre (cf. l'Islande) ni pour les autres membres de la zone qui verraient la confiance dans leur monnaie et leurs membres les plus faibles chuter drastiquement.

L'attaque allemande est habile mais égoïste.

En effet, Merkel sait que c'est l'Allemagne qui permet aux pays de la zone euro de conserver des notations financières élevées espère 3 conséquences à cette "sortie" :
- à court terme, faire baisser l'euro à l'heure où elle espère que les exportations allemandes pourraient redémarrer grâce aux énormes investissements publics des plans de relance du monde entier
- à moyen terme, mettre la pression sur la Grèce afin qu'elle procède aux réformes économiques nécessaires
- à plus long terme, émettre un avertissement à tous els pays de la zone euro pour qu'ils surveillent leurs finances publiques

Mais la chancelière, par cette stratégie, prouve que son pays n'est pas capable, politiquement ? culturellement ? d'assumer un rôle de leader constructif et mulitlatéral dans LE domaine qui lui est cher par excellence à savoir la monnaie. Elle impose ses choix sans se soucier de savoir ce qu'en pense les autres. Et les conséquences stratégiques de ces sorties sont graves puisqu'il s'agit de la cohésion de l'Europe, c'est-à-dire la base d'une union.

Il nous faut compter sur le patron de la BCE pour renvoyer les Allemands au principe fondateur de la BCE, imposé à la création de l'euro par Helmut Kohl : son indépendance.

Publié dans Europe

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S
<br /> <br /> Très intéressant cet article. Quelle filoute cette Angie...<br /> <br /> <br /> <br />
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